法语小说阅读:80天环游世界(2)
分类: 法语
时间: 2019-01-20 09:11:12
作者: 全国等级考试资料网
OU PASSEPARTOUT EST CONVAINCU
QU’IL A ENFIN TROUVE SON IDEAL
Sur ma foi, se dit Passepartout, un peu ahuri tout d’abord, j’ai connu chez Mme Tussaud des bonshommes aussi vivants que mon nouveau ma tre !
Il convient de dire ici que les bonshommes de Mme Tussaud sont des figures de cire, fort visitées à Londres, et auxquelles il ne manque vraiment que la parole.
Pendant les quelques instants qu’il venait d’entrevoir Phileas Fogg, Passepartout avait rapidement, mais soigneusement examiné son futur ma tre. C’était un homme qui pouvait avoir quarante ans, de figure noble et belle, haut de taille, que ne déparait pas un léger embonpoint, blond de cheveux et de favoris, front uni sans apparences de rides aux tempes, figure plut t pale que colorée, dents magnifiques. Il paraissait posséder au plus haut degré ce que les physionomistes appellent le repos dans l’action , faculté commune à tous ceux qui font plus de besogne que de bruit. Calme, flegmatique, l’oeil pur, la paupière immobile, c’était le type achevé de ces Anglais à sang-froid qui se rencontrent assez fréquemment dans le Royaume-Uni, et dont Angelica Kauffmann a merveilleusement rendu sous son pinceau l’attitude un peu académique. Vu dans les divers actes de son existence, ce gentleman donnait l’idée d’un être bien équilibré dans toutes ses parties, justement pondéré, aussi parfait qu’un chronomètre de Leroy ou de Earnshaw. C’est qu’en effet, Phileas Fogg était l’exactitude personnifiée, ce qui se voyait clairement à l’expression de ses pieds et de ses mains , car chez l’homme, aussi bien que chez les animaux, les membres eux-mêmes sont des organes expressifs des passions.
Phileas Fogg était de ces gens mathématiquement exacts, qui, jamais pressés et toujours prêts, sont économes de leurs pas et de leurs mouvements. Il ne faisait pas une enjambée de trop, allant toujours par le plus court. Il ne perdait pas un regard au plafond. Il ne se permettait aucun geste superflu. On ne l’avait jamais vu ému ni troublé. C’était l’homme le moins haté du monde, mais il arrivait toujours à temps. Toutefois, on comprendra qu’il véc t seul et pour ainsi dire en dehors de toute relation sociale. Il savait que dans la vie il faut faire la part des frottements, et comme les frottements retardent, il ne se frottait à personne.
Quant à Jean, dit Passepartout, un vrai Parisien de Paris, depuis cinq ans qu’il habitait l’Angleterre et y faisait à Londres le métier de valet de chambre, il avait cherché vainement un ma tre auquel il p t s’attacher.
QU’IL A ENFIN TROUVE SON IDEAL
Sur ma foi, se dit Passepartout, un peu ahuri tout d’abord, j’ai connu chez Mme Tussaud des bonshommes aussi vivants que mon nouveau ma tre !
Il convient de dire ici que les bonshommes de Mme Tussaud sont des figures de cire, fort visitées à Londres, et auxquelles il ne manque vraiment que la parole.
Pendant les quelques instants qu’il venait d’entrevoir Phileas Fogg, Passepartout avait rapidement, mais soigneusement examiné son futur ma tre. C’était un homme qui pouvait avoir quarante ans, de figure noble et belle, haut de taille, que ne déparait pas un léger embonpoint, blond de cheveux et de favoris, front uni sans apparences de rides aux tempes, figure plut t pale que colorée, dents magnifiques. Il paraissait posséder au plus haut degré ce que les physionomistes appellent le repos dans l’action , faculté commune à tous ceux qui font plus de besogne que de bruit. Calme, flegmatique, l’oeil pur, la paupière immobile, c’était le type achevé de ces Anglais à sang-froid qui se rencontrent assez fréquemment dans le Royaume-Uni, et dont Angelica Kauffmann a merveilleusement rendu sous son pinceau l’attitude un peu académique. Vu dans les divers actes de son existence, ce gentleman donnait l’idée d’un être bien équilibré dans toutes ses parties, justement pondéré, aussi parfait qu’un chronomètre de Leroy ou de Earnshaw. C’est qu’en effet, Phileas Fogg était l’exactitude personnifiée, ce qui se voyait clairement à l’expression de ses pieds et de ses mains , car chez l’homme, aussi bien que chez les animaux, les membres eux-mêmes sont des organes expressifs des passions.
Phileas Fogg était de ces gens mathématiquement exacts, qui, jamais pressés et toujours prêts, sont économes de leurs pas et de leurs mouvements. Il ne faisait pas une enjambée de trop, allant toujours par le plus court. Il ne perdait pas un regard au plafond. Il ne se permettait aucun geste superflu. On ne l’avait jamais vu ému ni troublé. C’était l’homme le moins haté du monde, mais il arrivait toujours à temps. Toutefois, on comprendra qu’il véc t seul et pour ainsi dire en dehors de toute relation sociale. Il savait que dans la vie il faut faire la part des frottements, et comme les frottements retardent, il ne se frottait à personne.
Quant à Jean, dit Passepartout, un vrai Parisien de Paris, depuis cinq ans qu’il habitait l’Angleterre et y faisait à Londres le métier de valet de chambre, il avait cherché vainement un ma tre auquel il p t s’attacher.