法语小说阅读:小东西上篇(2)
分类: 法语
时间: 2023-01-02 10:25:33
作者: 全国等级考试资料网
PREMIERE PARTIE 上篇
Chapitre II LES BABAROTRES 第二章 巴巴罗特
Oh choses de mon enfance, quelle impression VOUS m’avez laissée ! Il me semble que c’est hier, ce voyage sur le Rh ne. Je vois encore le bateau, ses passagers, son équipage ; j’entends le bruit des roues et le sifflet de la machine. Le capitaine s’appelait Géniès, le ma tre coq Montélimart. On n’oublie pas ces choses là.
La traversée dura trois jours. Je passai ces trois jours sur le pont, descendant au salon juste pour manger et dormir. Le reste du temps, j’allais me mettre à la pointe extrême du navire, près de l’ancre.
Il y avait là une grosse cloche qu’on sonnait en entrant dans les villes : je m’asseyais à c té de cette cloche, parmi des tas de cordes ; je posais la cage du perroquet entre mes jambes et je regardais. Le Rh ne était si large qu’on voyait à peine ses rives.
Moi, je l’aurais voulu encore plus large, et qu’il se f t appelé : la mer! Le ciel riait, l’onde était verte.
Des grandes barques descendaient au fil de l’eau. Des mariniers, guéant le fleuve à dos de mules, passaient près de nous en chantant. Parfois, le bateau longeait quelque le bien touffue, couverte de joncs et de saules: “ Oh! une le déserte!” me disais-je dans moi-même ; et je la dévorais des yeux...
Vers la fin du troisième jour, je crus que nous allions avoir un grain. Le ciel s’était assombri subitement ; un brouillard épais dansait sur le fleuve ; à l’avant du navire on avait allumé une grosse lanterne, et, ma foi, en présence de tous ces sympt mes, je commen ais à être ému... A ce moment, quelqu’un dit près de moi : “Voilà Lyon!” En même temps la grosse cloche se mit à sonner. C’était Lyon.
Confusément, dans le brouillard, je vis des lumières briller sur l’une et sur l’autre rive ; nous passames sous un pont, puis sous un autre. A chaque fois l’énorme tuyau de la cheminée se courbait en deux et crachait des torrents d’une fumée noire qui faisait tousser... Sur le bateau, c’était un remue-ménage effroyable. Les passagers cherchaient leurs malles ; les matelots juraient en roulant des tonneaux dans l’ombre. Il pleuvait...
Je me hatai de rejoindre ma mère, Jacques et la vieille Annou qui étaient à l’autre bout du bateau, et nous voilà tous les quatre, serrés les uns contre les autres, sous le grand parapluie d’Annou, tandis que le bateau se rangeait au long des quais et que le débarquement commen ait, En vérité, si M. Eyssette n’était pas venu nous tirer de là, je crois que nous n’en serions jamais sortis.
Il arriva vers nous, à tatons, en criant : “ Qui vive! qui vive ! ” A ce “qui vive ! ” bien connu, nous répond mes : “amis!” tous les quatre à la fois avec un bonheur, un soulagement inexprimable... M. Eyssette nous embrassa lestement, prit mon frère d’une main, moi de l’autre, dit aux femmes : “ Suivez-moi!” et en route... Ah! c’était un homme.
Nous avancions avec peine ; il faisait nuit, le pont glissait. A chaque pas, on se heurtait contre des caisses... Tout à coup, du bout du navire, une voix stridente, éplorée, arrive jusqu’à nous: “Robinson! Robinson!” disait la voix.
“ Ah ! mon Dieu ! ” m’écriai-je ; et j’essayai de dégager ma main de celle de mon père ; lui, croyant que j’avais glissé, me serra plus fort.
La voix reprit, plus stridente encore, et plus éplorée : “ Robinson! mon pauvre Robinson!” Je fis un nouvel effort pour dégager ma main. “ Mon perroquet, criai-je, mon perroquet! - Il parle donc maintenant ?” dit Jacques.
S’il parlait, je crois bien; on l’entendait d’une lieue. Dans mon trouble, je l’avais oublié là-bas, tout au bout du navire, près de l’ancre, et c’est de là qu’il m’appelait, en criant de toutes ses forces : “ Robinson ! Robinson ! mon pauvre Robinson ! ” Malheureusement nous étions loin; le capitaine criait : “ Dépêchons-nous. ” “ Nous viendrons le chercher demain, dit M. Eyssette, sur les bateaux, rien ne s’égare. ” Et là-dessus, malgré mes larmes, il m’entra na. Pécaire! le lendemain on l’envoya chercher et on ne le trouva pas...
Chapitre II LES BABAROTRES 第二章 巴巴罗特
Oh choses de mon enfance, quelle impression VOUS m’avez laissée ! Il me semble que c’est hier, ce voyage sur le Rh ne. Je vois encore le bateau, ses passagers, son équipage ; j’entends le bruit des roues et le sifflet de la machine. Le capitaine s’appelait Géniès, le ma tre coq Montélimart. On n’oublie pas ces choses là.
La traversée dura trois jours. Je passai ces trois jours sur le pont, descendant au salon juste pour manger et dormir. Le reste du temps, j’allais me mettre à la pointe extrême du navire, près de l’ancre.
Il y avait là une grosse cloche qu’on sonnait en entrant dans les villes : je m’asseyais à c té de cette cloche, parmi des tas de cordes ; je posais la cage du perroquet entre mes jambes et je regardais. Le Rh ne était si large qu’on voyait à peine ses rives.
Moi, je l’aurais voulu encore plus large, et qu’il se f t appelé : la mer! Le ciel riait, l’onde était verte.
Des grandes barques descendaient au fil de l’eau. Des mariniers, guéant le fleuve à dos de mules, passaient près de nous en chantant. Parfois, le bateau longeait quelque le bien touffue, couverte de joncs et de saules: “ Oh! une le déserte!” me disais-je dans moi-même ; et je la dévorais des yeux...
Vers la fin du troisième jour, je crus que nous allions avoir un grain. Le ciel s’était assombri subitement ; un brouillard épais dansait sur le fleuve ; à l’avant du navire on avait allumé une grosse lanterne, et, ma foi, en présence de tous ces sympt mes, je commen ais à être ému... A ce moment, quelqu’un dit près de moi : “Voilà Lyon!” En même temps la grosse cloche se mit à sonner. C’était Lyon.
Confusément, dans le brouillard, je vis des lumières briller sur l’une et sur l’autre rive ; nous passames sous un pont, puis sous un autre. A chaque fois l’énorme tuyau de la cheminée se courbait en deux et crachait des torrents d’une fumée noire qui faisait tousser... Sur le bateau, c’était un remue-ménage effroyable. Les passagers cherchaient leurs malles ; les matelots juraient en roulant des tonneaux dans l’ombre. Il pleuvait...
Je me hatai de rejoindre ma mère, Jacques et la vieille Annou qui étaient à l’autre bout du bateau, et nous voilà tous les quatre, serrés les uns contre les autres, sous le grand parapluie d’Annou, tandis que le bateau se rangeait au long des quais et que le débarquement commen ait, En vérité, si M. Eyssette n’était pas venu nous tirer de là, je crois que nous n’en serions jamais sortis.
Il arriva vers nous, à tatons, en criant : “ Qui vive! qui vive ! ” A ce “qui vive ! ” bien connu, nous répond mes : “amis!” tous les quatre à la fois avec un bonheur, un soulagement inexprimable... M. Eyssette nous embrassa lestement, prit mon frère d’une main, moi de l’autre, dit aux femmes : “ Suivez-moi!” et en route... Ah! c’était un homme.
Nous avancions avec peine ; il faisait nuit, le pont glissait. A chaque pas, on se heurtait contre des caisses... Tout à coup, du bout du navire, une voix stridente, éplorée, arrive jusqu’à nous: “Robinson! Robinson!” disait la voix.
“ Ah ! mon Dieu ! ” m’écriai-je ; et j’essayai de dégager ma main de celle de mon père ; lui, croyant que j’avais glissé, me serra plus fort.
La voix reprit, plus stridente encore, et plus éplorée : “ Robinson! mon pauvre Robinson!” Je fis un nouvel effort pour dégager ma main. “ Mon perroquet, criai-je, mon perroquet! - Il parle donc maintenant ?” dit Jacques.
S’il parlait, je crois bien; on l’entendait d’une lieue. Dans mon trouble, je l’avais oublié là-bas, tout au bout du navire, près de l’ancre, et c’est de là qu’il m’appelait, en criant de toutes ses forces : “ Robinson ! Robinson ! mon pauvre Robinson ! ” Malheureusement nous étions loin; le capitaine criait : “ Dépêchons-nous. ” “ Nous viendrons le chercher demain, dit M. Eyssette, sur les bateaux, rien ne s’égare. ” Et là-dessus, malgré mes larmes, il m’entra na. Pécaire! le lendemain on l’envoya chercher et on ne le trouva pas...